Histoire de la région Rhône-Alpes
Rhône-Alpes tire son unité de ses mille et une facettes géographiques et climatiques. Mais ce sont avant tout ses habitants qui font chaque jour de Rhône-Alpes une région dynamique, attractive où il fait bon vivre.
La région Rhône-Alpes est placée au carrefour naturel de grands axes de communication nationaux et européens. Cette situation en fait une Région ou la diversité est le maître mot. Ce puzzle à la fois géographique, climatique, sociologique et culturel pourrait être un handicap. Rhône-Alpes en a fait sa force. Considérée comme symbole de dynamisme au sein de l'Union européenne, la Région Rhône-Alpes est co-fondatrice des « 4 moteurs pour l'Europe » qui, avec la Catalogne, la Lombardie et le Bade-Wurtemberg, œuvrent dans les domaines universitaires, scientifiques, économiques, sportifs et culturels.
Rhône-Alpes est une des régions à plus fort taux de natalité en Europe et son solde migratoire est positif. Les jeunes y sont très présents, avec notamment 236 000 étudiants. Notons que 350 000 lieux d'exercice d'une activité économique et 80 000 associations sont actifs en Rhône-Alpes.
Axé sur le dynamisme, le budget du Conseil régional, en constante progression, s'élève 2009 à 2.4 milliards d'euros.
Les hôpitaux et cliniques de la région ont développé des spécialités qui rayonnent non seulement au plan national, mais aussi souvent au niveau européen (transplantations, neurologie, cancérologie, grands brûlés...).
Chaque jour, 120 000 voyageurs empruntent les 1100 trains et 500 autocars régionaux. L'aéroport international Lyon Saint-Exupéry accueille quant à lui près de 7 millions de passagers par an.
(texte [http://www.rhonealpes.fr www.rhonealpes.fr])
Région administrative française constituée des départements de l'Ain, de l'Ardèche, de la Drôme, de la Haute-Savoie, de l'Isère, de la Loire, du Rhône et de la Savoie. Superficie : 43 738 km 2 .
L'époque gallo-romaine
Eclatée entre plusieurs nations gauloises (Ségusiaves, Allobroges, Voconces), la région connaît son heure de gloire à l'époque gallo-romaine. Les premières colonies romaines datent du I er siècle av. J.-C., la plus célèbre étant Vienne. La fondation de Lyon, en 49 av. J.-C., sous le nom de Lugdunum, consacre l'essor de cette période. La ville natale de l'empereur Claude devient rapidement la capitale des Gaules. D'autres villes gauloises importantes se développent, notamment Grenoble, l'ancienne Cularo des Allobroges, devenue Gratianopolis. Un réseau dense de voies romaines - y compris à travers les Alpes -, d'importants monuments (théâtres de Lyon et de Vienne, amphithéâtre des Trois-Gaules à Lyon), des maisons richement ornées, à l'image de celles des vestiges de Saint-Romain-en-Gal, sont les témoins d'un passé exceptionnel.
La fin de l'Empire et le Moyen Age marquent au contraire un long et profond déclin politique et économique. L'ancienne province romaine éclate en plusieurs entités politiques, absorbées à l'époque féodale par le royaume de France et l'Empire germanique. Il faut attendre le XIVe siècle pour que le Dauphiné soit rattaché à la France. Jusqu'au XIXe siècle, ce partage a survécu dans le vocabulaire, les bateliers du Rhône nommant la rive gauche Empie (l'«Empire») et la rive droite Riaume (le «Royaume»). Les villes alors, Lyon en particulier, perdent la plus grande partie de leur population et de leur richesse au profit de celles du nord du pays.
Le temps de la prospérité
La Renaissance française, à partir de la fin du XV e siècle, est aussi celle de Lyon et de l'espace qui l'entoure. Remarquablement située à mi-parcours entre l'Europe du Nord et l'Italie, la région tira sa nouvelle richesse des courants commerciaux qui la traversent par les Alpes et la vallée du Rhône. Lyon devient très vite un grand centre d'échanges commerciaux et bancaires. La ville crée sa propre richesse en développant, avec l'aide du roi, la soierie, d'ordinaire importée d'Italie.
Jusqu'au milieu du XVI e siècle, Lyon et les villes adjacentes sont parmi les plus prospères du royaume, concurrençant Paris avec succès. Mais les guerres de religion et la volonté royale de privilégier Paris font retomber le Sud-Est dans le marasme. Cependant, la soierie se maintient et progresse, en particulier sous le règne de Louis XIV. Cette industrie fait alors vivre de nombreux habitants, soyeux (marchands), canuts (ouvriers tisserands) ou paysans élevant les chenilles sur les mûriers.
Au recul économique s'ajoutent les tumultueuses relations avec le pouvoir royal, illustrées, entre autres, par la lutte des camisards, protestants réfugiés en Vivarais, contre les soldats de Louis XIV après la révocation de l'édit de Nantes. A l'approche de la Révolution française , Vizille et Grenoble s'affirment, dès 1788, comme des villes contestataires. Sous la Terreur, l'opposition de Lyon au pouvoir jacobin provoque une sanglante répression et la disparition momentanée du nom de la cité, rebaptisée «Ville Affranchie».
L'ère industrielle
La révolution industrielle fait de la future Région de programme l'un des trois grands ensembles économiques de l'espace français. Dès la fin du XVIII e siècle, mais surtout à partir de 1820, le charbon du bassin de Saint-Etienne et la proximité de la vallée du Rhône expliquent le rapide essor de l'industrie lourde: sidérurgie (jusqu'aux années 1950) et surtout métallurgie autour de Lyon et Saint-Etienne, villes reliées en 1827 par la première ligne de chemin de fer française exploitée à des fins économiques.
Vers la fin du XI e siècle, l'utilisation de l'électricité, alors essentiellement d'origine hydraulique, fait des Alpes le berceau de l'industrie de l'aluminium: la vallée de la Maurienne devient un site industriel de première importance. A la même époque, les industriels lyonnais du textile encouragent la création d'usines fabriquant des colorants synthétiques, puis de la rayonne, première fibre de synthèse: c'est l'origine du puissant ensemble chimique du Sud lyonnais.
Au XXe siècle, la prospérité se maintient, la région étant en outre épargnée par les destructions de la Première Guerre mondiale. Elle se dote d'un équipement moderne avec l'aménagement hydroélectrique du Rhône et des vallées alpines. Ses activités se renouvellent, ses entrepreneurs innovent, aussi bien dans les domaines du tourisme alpin (hivernal d'abord, estival ensuite), de la chimie fine, de la recherche nucléaire (Grenoble), de l'électrométallurgie (Sud lyonnais) que dans ceux de la mécanique de précision (vallée de l'Arve) et de la plasturgie (Bugey). De grands chantiers d'infrastructure pour les autoroutes, l'irrigation et les pipelines accompagnent ce renouveau. La création de l'entité administrative au début des années 1960 consacre cette cohérence en créant de toutes pièces un ensemble régional regroupant les trois agglomérations qui en déterminent la puissance: Lyon, Saint-Etienne, Grenoble.