====Un grand Missionnaire : Dom Michel Le Nobletz. ====
- Michel Le Nobletz était né au pays de Léon, à Plouguerneau, en 1577.
Après des études faites à Bordeaux puis chez les Jésuites d'Angers, une fois ordonné prêtre, il se fit bâtir au bord de la mer, en son pays de Plouguerneau, une petite cellule couverte de paille et s'y enferma pendant un an dans une retraite profonde pour se préparer à ses travaux apostoliques. <br />Il les commença par sa paroisse natale, ne se bornant pas à prêcher contre les vices et abus, mais enseignant à l'église dans les chemins publics, dans les maisons particulières, les premiers éléments de la foi chrétienne. Il était urgent, en effet, de remédier à l'ignorance religieuse du peuple, laquelle était extrême. Bientôt la paroisse de Plouguerneau ne suffit pas à son zèle et il se mit à prêché, catéchiser, confesser dans les paroisses voisines. Traité d’insensé, chassé par son père, Michel Le Nobletz eut à supporter les plus rudes traverses. <br />
Après avoir évangélisé le diocèse de Tréguier, Le Nobletz, ému de l’abandon dans lequel étaient laissés les insulaires d’Ouessant, de Molène et de Batz, exerça près d’eux un apostolat avec grand succès. A Molène, la plupart des habitants étaient alors occupés à la pêche. Le zèle missionnaire alla les trouver sur la mer pour leur prêcher l’Evangile. Au cours de ses missions sur les côtes de Cornouaille, ayant appris que l’île de Sein était depuis plusieurs années privée de tout secours spirituel, Le Nobletz, sans se laisser arrêter par les périls de la traversée ni par la réputation des insulaires « grossiers, barbares et terribles », résolut d’y passer. Sa prédication produisit dans l’île un entier changement.
« Toute la vertu et la ferveur de la primitive Eglise y fleurissent aussitôt et les exercices de la piété s’y pratiquèrent avec plus d’attention qu’en aucun autre lieu de la province ». Après cette mémorable mission de Sein, il se fixa à Douarnenez, où il devait demeurer vingt-cinq ans, prêchant et catéchisant. Il faisait grand usage de tableaux allégoriques qu’il expliquait à ses auditeurs ou qu’en son absence expliquaient de pieuses femmes qui lui servaient d’auxiliaires. Les cantiques en langue bretonne complétaient l’enseignement donné par Le Nobletz. De Douarnenez, il passa au Conquet. <br />
Déjà sexagénaire, usé par les fatigues de ses missions, Le Nobletz était de ceux qui travaillent jusqu’au bout. Il continua donc d’enseigner et de catéchiser, sans cesser d’être en proie à la contradiction. Mais son œuvre était désormais terminée ; aussi bien avait-il un successeur en la personne du Père Maunoir. Il mourut le 5 mai 1652, vénéré comme un saint et comme un thaumaturge.