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24 mars 2023 à 14:05
'''Louis-Georges Mulot''', né le 14 septembre1792<ref>[http://www.calameo.com/books/0022608254d57a679a114 Magazine municipal] de la ville d'[[Épinay-sur-Seine]], avril 2009, {{numéro|85}} et {{numéro|25}} de novembre 2003.</ref>,<ref>''Biographie de M. Mulot'' dans ''[[Le Génie industriel]]'', ''revue des inventions françaises et étrangères, annales des progrès de l'industrie agricole et manufacturière'', vol.33. 1867 p. 88.</ref> à [[Épinay-sur-Seine]] et mort le 11 avril 1872 <ref>Acte de décès des archives de Paris du 12 avril 1872</ref>, est un ingénieur et entrepreneur français qui est à l'initiative de nombreux [[puits artésien|puits artésiens]] à Paris et sa région, et fondateur de la [[Compagnie des mines de Dourges]], une des premières créées dans le nouveau bassin du [[Pas-de-Calais]].
== Biographie ==
Fils d'un serrurier d'Épinay-sur-Seine originaire de [[Vaubexy]]<ref>Gabrielle Thibout Louis-Georges MULOT Sa famille et ses descendants Avril 1991</ref>, Louis-Georges Mulot hérite de ses outils et, habile de ses mains, il commence à travailler comme raccommodeur de fusils, d'horloges.. Il invente ensuite un appareil à râper les pommes de terre pour fabriquer de la fécule de pomme de terre. Il répare un bateau à vapeur, échoué à Épinay et qui ne pouvait plus repartir.
En 1823, il est appelé à Enghien pour réparer les outils des sondeurs d'un puits artésien. Il les regarde faire et comprend vite leur métier. De retour à Épinay il perfectionne les outils et creuse son premier puits artésien dans la propriété de la marquise de Grollier<ref>{{Ouvrage |id= |auteur= |titre= Journal d'agriculture, lettres et arts du département de l'Ain | sous-titre= Rapport fait par Mr le vicomte Héricart de Thury à la [[Académie d'agriculture de France|Société royale et centrale d'agriculture]] le mardi 15 avril 1828 sur les fontaines jaillissantes obtenues au moyen de la sonde de Fontenier, dans le parc de Mme la [[marquise de Grollier]], à Epinay, près Saint Denis, par Monsieur Mullot, mécanicien |éditeur= P. F. Bottier, imprimeur|lieu= Bourg|année=1828|tome= | lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9769528r/f134.image}}</ref>. Il creuse ensuite des puits à [[Tours]], [[Elbeuf]], [[Saint-Gratien]].
Sous l'impulsion de François Arago, alors conseiller général de la Seine et scientifique très écouté, et de Louis-Étienne Héricart de Thury, ingénieur, Louis-Georges Mulot entreprend le 24 décembre 1833 les travaux du premier puits artésien à Paris, dans la cour de l'abattoir de Grenelle. Il commence son forage le 1er janvier 1834. Après sept ans et deux mois de travaux, l'eau jaillit le 26 février1841 et le puits est achevé la même année après un forage de 548 mètres.
[[Fichier:Puits-grenelle-fontaine.png|thumb|left|Colonne du puits artésien de Grenelle sur la place de Breteuil.]]
Une colonne en fonte est édifiée sur la [[place de Breteuil]] pour servir de château d'eau, sur un projet d'{{Lien par élément|Q88841868}}<ref>Journal des savants, Paris, Didier, 1872</ref>, sous la surveillance d'[[Eugène Belgrand]] et Michal<ref name="R4"/>. Elle y reste jusqu'en 1904 et est rasée pour construire le monument de Pasteur<ref name="R5"/>. On bâtit alors une fontaine commémorative à l'emplacement du lieu du forage, c'est la [[fontaine du Puits de Grenelle]], [[place Georges-Mulot]] dans le [[15e arrondissement de Paris|{{15e|arrondissement}}]]. Elle est restée longtemps en activité mais semble asséchée au {{s-|XXI|e}}. Georges Mulot réalise ensuite de nombreux puits artésiens en France métropolitaine et en Algérie.
{{Mme}} De Clercq fait effectuer un [[forage|sondage]] dans son parc à [[Oignies (Pas-de-Calais)|Oignies]] dans le [[Pas-de-Calais]] en [[1841]]. Initialement, ce puits artésien devait fournir de l'eau, mais le terrain houiller a été atteint entre 170 et {{unité|180|mètres}}<ref group="C" name="p27"/>. Dès lors, il n'était plus possible d'avoir de l'eau, mais ce sondage a été poursuivi à plus de {{unité|400|mètres}} de profondeur, et a coûté plus de {{unité|100000|francs}}<ref group="C" name="p27"/>. {{Mme}} De Clercq et Louis-Georges Mulot s'associent dans le but d'effectuer un nouveau sondage en 1846 et 1847<ref group="C" name="p28"/>. D'autres sondages sont peu après ouverts à [[Dourges]] et [[Hénin-Beaumont|Hénin-Liétard]]<ref group="C" name="p28"/>. C'est sur ce point qu'a été constaté pour la première fois la présence de terrain houiller au-delà de [[Douai]], à l'exclusion du [[Mines du Boulonnais|Boulonnais]]<ref group="C" name="p28"/>. La rencontre du terrain houiller a été tenue secrète<ref group="C" name="p29"/>.
À la fin de l'année 1848, {{Mme}} De Clercq et Louis-Georges Mulot présentent une demande de concession. Des prétentions rivales, de la part de la [[Compagnie des mines de l'Escarpelle|Compagnie de la Scarpe]] et de la [[Compagnie des mines de Courrières|Compagnie de Courrières]], apportent des retards dans l'instruction de cette demande<ref group="C" name="p29"/>.
[[Fichier:Hénin-Beaumont - Fosse n° 3 - 3 bis des mines de Dourges.jpg|thumb|La [[Fosse n° 3 - 3 bis des mines de Dourges|fosse {{n°}}3 - 3 bis]] avant la [[Première Guerre mondiale|guerre]].]]
Un décret du {{date-|5 août 1852}} accorde à la dame veuve De Clercq et à Louis-Georges Mulot une concession s'étendant sur {{unité|3787|hectares}}, sous le nom de concession de Dourges. Cette concession a été, avec celles de [[Compagnie des mines de Courrières|Courrières]], établie par un décret du même jour, la première concession instituée dans le nouveau bassin du Pas-de-Calais<ref group="C" name="p29"/>. La [[Compagnie des mines de Dourges]] est alors fondée dans le but d'exploiter cette concession. La [[Fosse n° 3 - 3 bis des mines de Dourges|fosse {{n°}}3 - 3 bis]], sise à [[Hénin-Beaumont]], est baptisée en l'honneur de Louis-Georges Mulot<ref group="A" name="p86"/>{{,}}<ref group="note" name="N1"/>.
Il consolide ensuite de grands ouvrages d'art, grâce à une technique de forage et de coulage de ciment, et participe aux constructions de certaines voies de chemins de fer. Louis-Georges Mulot meurt en son domicile le {{date|11|avril|1872}}, [[Rue de Rochechouart]], à Paris.
== Récompenses ==
[[Fichier:Daumier-Grenelle-Mulot.jpg|thumb|« Le puits de Grenelle. Le directeur {{M.}} Mulot père et fils arrivé au terme de ses travaux se croise les bras en se mettant les mains dans les poches, et se félicite de ce que la postérité ne pourra pas lui reprocher de n'avoir fait que de l'eau claire !.. »]]
Louis-Georges Mulot a reçu de nombreuses distinctions tout au long de sa vie.
* Médailles d'or de la Société d'Encouragement et de la Société d'Agriculture en 1828.
* Prix Montyon de l'Académie des Sciences, en 1835.
* Médailles d'argent aux expositions de 1834 et 1839.
* Médailles d'or aux expositions de 1844 et 1849.
* Médailles d'argent à l'exposition universelle de 1855.
* Médaille aux expositions universelles de Londres de 1851 et 1862.
À la suite du succès du puits de Grenelle, Louis-Georges Mulot reçoit la [[Légion d'honneur]] des mains du roi [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]] et obtient une rente à vie de {{unité|3000|francs}}<ref name="R6"/>. Il est surnommé le « [[Christophe Colomb]] des puits artésiens<ref name="R7"/> ».
== Famille ==
[[Fichier:Georges-Thibout.png|thumb|[[Georges Thibout]], arrière-petit-fils de Louis-Georges Mulot.|alt=Georges Thibout, arrière-petit-fils de Louis-Georges Mulot.]]
Son père est originaire de [[Vaubexy]], dans les [[Vosges (département)|Vosges]]. Il s'installe comme serrurier à [[Épinay-sur-Seine]] et a été adjoint au maire pendant la [[Révolution française|Révolution]]. Il meurt en 1813. Louis-Georges Mulot épouse la même année Thérèse-Julie Hamelin (1794-1868). Ils ont trois enfants : Louis-Jules Mulot (1814-1851), Prosper-Paul Mulot (1816-1883) et Louise-Denise Mulot (1831-1834)<ref name="R8"/>.
* Louis-Jules Mulot a eu deux enfants et meurt avec toute sa famille de maladie en 1851. C'est lui qui a conduit les travaux du puits de Grenelle, aux côtés de son père. Il a envoyé à François Arago le billet resté célèbre par sa laconicité : « Arago, nous avons l'eau. Mulot. ».
* Prosper-Paul Mulot, marié à Pauline Renaud, fille de l'employé d'octroi de l'abattoir de Grenelle. Ils ont eu deux fils et une fille : Louis-Georges Mulot (1860-1860), Julie-Louise Mulot (1857-1879) et Prosper-Louis Mulot (1861-1936).
** Julie-Louise Mulot, fille de Prosper-Paul, épouse Albert-Charles Thibout (1855-1927). De leur union naît [[Georges Thibout]], député de la Seine de 1919 à 1924 et maire d'[[Épinay-sur-Seine]].
*** Georges Thibout a eu huit enfants, dont :
**** Julie Thibout, qui épouse Paul-Jacques Dubois, fils de [[Louis Dubois (homme politique, 1859-1946)|Louis Dubois]], député de la Seine de 1910 à 1932, ministre, imprimeur, fondateur du magazine [[Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment]]<ref name="R8"/>.
**** [[Marc Thibout]], président de la [[Société française d'archéologie]] de 1962 à 1969, grand spécialiste des églises médiévales.
== Notes et références ==
; Notes
{{Références|groupe=note|références=
<ref group="note" name="N1">Le puits {{n°}}3 bis n'est ajouté qu'en [[1892]], soit vingt ans après la mort de Louis-Georges Mulot.</ref>
}}
; Références
{{Références|références=
<ref name="R1">[[s:Les Puits artésiens - Le puits de Grenelle|Notice sur le puits artésien de Grenelle]] dans ''[[Wikisource]]'' - La ''[[Revue des deux Mondes]]'' 1842.</ref>
<ref name="R2">Magazine municipal de la ville d'Épinay-sur-Seine, avril 2009, {{n°}}85.</ref>
<ref name="R3">Bulletin municipal de Saint-Gratien (Saint-Gratien en VO), décembre 2008, {{n°}}3.</ref>
<ref name="R4">Une visite à Paris, la ville et ses promenades vues en quinze jours, Alexis Martin, 1909, {{p.}}288.</ref>
<ref name="R5">Magazine « Réponses Bain », printemps 2005, {{p.}}74 à 76.</ref>
<ref name="R6">Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Félix Lazare 1844, Grenelle (abattoir de).</ref>
<ref name="R7">Nouveau dictionnaire historique de Paris, [[Gustave Pessard]], 1904, Breteuil (Place de), {{p.}}218-219.</ref>
<ref name="R8">{{Lien web |url= http://www.louis-georges-mulot.fr/ |titre= Louis-Georges Mulot |site= http://www.louis-georges-mulot.fr/ |archiveurl= https://web.archive.org/web/20120202122139/http://www.louis-georges-mulot.fr/ |archivedate= 2 février 2012 |brisé le= }}</ref>
}}
; Références à {{ouvrage | titre = Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I | prénom1 = Guy | nom1 = Dubois | prénom2 = Jean Marie | nom2 = Minot | année = 1991 | isbn = }}
{{Références|groupe=A|colonnes=3|références=
<ref group="A" name="p86">{{Harvsp | Dubois | Minot | 1991 | p=86}}</ref>
}}
; Références à {{ouvrage | titre = Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I | prénom1 = Émile | nom1 = Vuillemin |éditeur=Imprimerie L. Danel |année=1880}}
{{Références|groupe=C|colonnes=3|références=
<ref group="C" name="p27">{{Harvsp | Vuillemin | 1880 | p=27 | id = C }}</ref>
<ref group="C" name="p28">{{Harvsp | Vuillemin | 1880 | p=28 | id = C }}</ref>
<ref group="C" name="p29">{{Harvsp | Vuillemin | 1880 | p=29 | id = C }}</ref>
}}
== Annexes ==
=== Articles connexes ===
* [[Puits artésiens de Paris]]
* [[Fosse n° 3 - 3 bis des mines de Dourges|Fosse {{n°}}3 - 3 bis]] de la [[Compagnie des mines de Dourges]]
=== Bibliographie ===
{{Légende plume}}
*{{ouvrage |prénom1= Louis |nom1= Figuier |lien auteur1= Louis Figuier |titre= Les merveilles de la science ou description populaire des inventions modernes |sous-titre= Éclairage, chauffage, ventilation, phares, puits artésiens, cloche à plongeur, moteur à gaz, aluminium, planète Neptune |tome= {{IV}} |année= 1870 |pages totales= 743 |passage= |plume= }}
*{{ouvrage |prénom1= Pierre Hyacinthe |nom1= Azaïs |lien auteur1= Pierre Hyacinthe Azaïs |titre= Explication et histoire du puits de Grenelle |sous-titre= |tome= |année= 1854 |pages totales= 36 |passage= |plume= }}
*{{ouvrage |prénom1= |nom1= Peligot |prénom2= Charles |nom2= Laboulaye |titre= Bulletin de la société d'encouragement pour l'industrie nationale |sous-titre= Nécrologie de Louis-Georges Mulot |tome= |année= 1873 |pages totales= |passage= 430-433 |plume= oui }}
*{{ouvrage |prénom1= Guy |nom1= Dubois |prénom2= Jean-Marie |nom2= Minot |titre= Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais |sous-titre= Des origines à 1939-45 |tome= I |année=1991 |pages totales= 176 |passage= 86 |id=Dubois Minot 1991|plume= oui }}
*{{ouvrage |titre= [[:Commons:File:Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I - Émile Vuillemin.pdf|Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I]] |sous-titre= Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin |prénom1= Émile |nom1= Vuillemin |lien auteur1= Émile Vuillemin |éditeur= Imprimerie L. Danel, Lille |année= 1880 |passage= 27-29 |pages= 348 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5433896c |id= C |plume= oui }}
=== Liens externes ===
{{Autres projets | commons = Category:Louis-Georges Mulot | commons titre = Louis-Georges Mulot }}
* {{Lien web |url= http://www.louis-georges-mulot.fr/ |titre= Louis-Georges Mulot |site= http://www.louis-georges-mulot.fr/ |archiveurl= https://web.archive.org/web/20120202122139/http://www.louis-georges-mulot.fr/ |archivedate= 2 février 2012 |brisé le= }}
* {{Lien web |url= http://paris1900.lartnouveau.com/paris07/lieux/le_puit_artesien_grenelle.htm |titre= Le puits artésien de Grenelle |site= http://paris1900.lartnouveau.com/ }}
{{Portail|Architecture et urbanisme|Géologie|eau|Paris|Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais}}
{{DEFAULTSORT:Mulot, Louis-Georges}}
[[Catégorie:Ingénieur français]]
[[Catégorie:Entrepreneur français]]
[[Catégorie:Hydrogéologie]]
[[Catégorie:Hydrologie à Paris]]
[[Catégorie:Sous-sol parisien]]
[[Catégorie:Archéologie industrielle]]
[[Catégorie:Compagnie des mines de Dourges]]
[[Catégorie:Personnalité des mines du Nord-Pas-de-Calais]]
[[Catégorie:Naissance à Épinay-sur-Seine]]
[[Catégorie:Naissance en septembre 1792]]
[[Catégorie:Décès en avril 1872]]
[[Catégorie:Décès à 79 ans]]