Édit de Nantes
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En 1559, les protestants revendiquent le droit de gérer leurs propres registres de baptêmes, mariages et sépultures. La rédaction de registres paroissiaux protestants est tolérée par les autorités à partir de 1563, puis accordée par l’édit de Nantes en 1598.
L'édit de Nantes le 13 avril 1598
L'édit de Nantes met fin à une période de près de 40 ans de guerres civiles ponctuées par de nombreux massacres entre les partis catholique (la Ligue) et protestant (l'Union protestante), et après plusieurs tentatives de conciliations entre ces deux partis, qu'Henri IV promulgue, le 13 avril 1598, un édit, unique en Europe, l'édit de Nantes, par lequel il reconnaît aux protestants la liberté de conscience.
Acte de pacification, l'édit de Nantes vise à faire coexister deux confessions, catholique et protestante, avec les mêmes droits au sein d'un Etat catholique - et à mettre fin "aux effroyables troubles, confusions et désordres" qui déchiraient le royaume. Batailles (Montcontour en 1569, Arques en 1589, Ivry en 1590), sièges de villes (Rouen, Paris, La Rochelle) et massacres (Vassy en 1562 et la Saint-Barthélémy, les 23 et 24 août 1572) s'étaient en effet succédés de 1562 à 1598.
L'édit de Nantes s'inspire de nombreux édits promulgués tout au long du conflit et dont certains sont mentionnés : l'édit de Saint-Germain-en-Laye accordant l'amnistie aux protestant et leur accordant quatre "places de sûreté" dont La Rochelle et Montauban; l'édit de Beaulieu, de 1576, donnant la liberté de culte dans tout le royaume sauf à paris, huit places de sûreté, l'égalité d'accès à tous les emplois civils et militaires, ainsi que des garanties judiciaires; l'édit de pacification de Poitiers, de 1577, et l'édit de Nérac de 1579.
De nombreuses concessions sont accordées aux protestants : outre la liberté de conscience, ils peuvent jouir de la liberté de culte. Sur le plan juridique, une amnistie rend aux protestants l'intégralité de leurs droits civiques. Sur le plan politique, ils ont accès à tous les emplois et ont le droit de porter des remontrances au roi. Enfin, une centaine de places de sûreté leur sont accordées en signe de bonne foi.
Pendant les périodes où le protestantisme a eu une existence légale, les pasteurs protestants ont donc réalisé des registres semblables à ceux des catholiques avec la même réglementation : les registres sont tenus en double, un exemplaire est remis au greffe du tribunal civil.
[http://www.aidh.org/Biblio/Text_fondat/FR_01.htm Bibliothèque jeanne Hersch]
révocation de l’édit de Nantes
En 1685, la révocation de l’édit de Nantes supprime les droits accordés aux protestants. Les registres paroissiaux protestants n’ont plus lieu d’être. Dès lors, les protestants sont tenus de déclarer baptêmes, mariages et sépultures auprès des curés, qui les consignent dans les registres paroissiaux « catholiques ». Cependant, afin de se distinguer de la population de confession catholique recensée dans les registres paroissiaux, les protestants utilisent des expressions «codées» lors des déclarations de B.M.S.
Par exemple, à cette époque, les enfants légitimes sont ceux des parents dont le mariage a été célébré officiellement devant un prêtre, et non devant un pasteur. Dès lors, les enfants issus de mariages protestants sont nécessairement illégitimes. Aussi, quand l’enfant est déclaré «bâtard» ou «illégitime» par le curé, mais que les noms du père et de la mère sont indiqués, cela signifie souvent que les parents sont protestants. De même, si l’enfant porte un prénom de personnage biblique, comme Abraham ou Samuel, la famille est certainement protestante.
En 1998 une place de Paris est créée, sous le nom de Place de l'Édit de Nantes, pour commémorer les quatre cents ans de l'Édit de Nantes.