Champs d'honneur à redécouvrir, les cimetières communaux
Champs d'honneur à redécouvrir ... les cimetières communaux
Dans notre quête de Morts pour la France, il ne faut pas négliger le passage obligatoire par les allées des cimetières communaux, souvent proches des lieux d’Hommage que sont les monuments aux morts, et des lieux de recueillements que sont les édifices religieux.
Dans les cimetières communaux, plusieurs types de tombes vont nous procurer des informations intéressantes, soit pour créer de nouveaux relevés, soit pour compléter ceux déjà réalisés : monument aux morts, stèles commémoratives ou plaques.
Prévoir pour ce genre de déplacement l’appareil photo numérique mais aussi le carnet et le crayon car certaines municipalités ont instauré l’interdiction d’effectuer des prises de vue des tombes qu’on ne peut immortaliser qu’après obtention d’une autorisation en bonne et due forme délivrée par l’autorité territoriale.
Qu’à cela ne tienne, soyons discrets et efficaces.
Plusieurs types de tombes vont jalonner notre parcours :
- Tombe militaire
- Tombe de corps restitué à la famille
- Carré militaire communal
- Carré de corps restitués
- Carré militaire de garnison
Sommaire
Tombe militaire
Ce type de tombe est reconnaissable par son emblème religieux du type de ceux que l’on rencontre dans les Nécropoles Nationales.
Dans cette tombe repose un militaire mort durant un conflit, sur le territoire de la commune qui a souhaité la conserver, en assurer l’entretien, en signe d’Hommage, symboliquement.
A noter que cette tombe peut-être celle d’un Mort pour la France, tombe « conventionnée », dont l’entretien à perpétuité est à la charge de l’Etat qui répercute sur la commune une subvention ; ou être une tombe « non conventionnée » dont l’occupant n’a pas droit à la mention « Mort pour la France », entretenue gracieusement par la commune, une association ou un particulier et ne pas avoir « droit » à la concession à perpétuité.
Tombe de corps restitué à la famille
Ce type de tombe est parfois « décourageant » pour le chercheur qui, lorsqu’il tente de faire des recoupements avec le Monument aux Morts ou la plaque commémorative, ne trouve aucune concordance de nom ou de lieux entre la fiche Mémoire des Hommes du SGA et l’identification constatée. Lorsque l’on évoque un « corps restitué à la famille » on pense en premier lieu au parent ramené du champ de bataille ou du cimetière de guerre dans le caveau ou la tombe familiale. Et ce n’est pas toujours aussi simple. Certains « corps restitués » le sont sans avoir quitté la contrée qui les a vus tomber et reposent à l’emplacement de leur inhumation initiale ou très proche de celle-ci. Dans ce cas la famille, désireuse de laisser son défunt sur le lieu de son infortune a surmonté la tombe d’un monument privé (ou d’un simple entourage) et en a confié l’entretien à la commune d’accueil, parfois en échange d’un don rapidement avéré insuffisant. De là, au fil des années, ce constat d’abandon que nous avons souvent fait. Mais cette restitution prend dans le meilleur des cas la forme d’un retour du parent dans la tombe ou le caveau familial. La mention est alors gravée sur la pierre tombale et vérifiable sur le Monument aux Morts ou tout autre support commémoratif de l’endroit.
Carré militaire communal
Le Carré militaire communal peut varier de quelques tombes à plusieurs milliers; à la différence de la Nécropole Nationale, créée sur le site d’un cimetière de guerre ou du fait du regroupement de petits cimetières du front ou de tombes isolées, il est souvent issu de l’inhumation, dans une extension du cimetière communal, de corps de militaires décédés dans les hôpitaux de la ville. Des civils, tués par faits de guerre, y sont parfois inhumés, tout comme des militaires de nations étrangères.
Carré de corps restitués
Après guerre, les familles, à leurs frais, pouvaient faire revenir le corps des victimes de guerre sur la terre familiale. Mais le grand « boum » a lieu à partir du 31 juillet 1920 avec la loi de restitution officielle des corps aux frais de l’état. Alors, les communes d’importance, pour permettre le retour des « ses enfants », accordent aux familles des concessions gratuites à perpétuité, dans des « carrés » où les frères de la même ville sont rassemblés. Charge à chacun de réaliser le monument de son choix. Seule obligation : le Mort pour la France doit reposer seul dans cette tombe, à l’exclusion de quiconque, même de la famille. L’entretien de ce Carré est assuré par la commune ou l’Association locale d’Anciens Combattants puis par la suite, par le Souvenir Français.
Carré militaire de garnison
Ce type de Carré (ou de tombe collective) est présent dans toutes les grandes villes de garnison et réunit les tombes des militaires décédés durant leur service militaire.
Conclusion
Avec ce petit lexique, chacun pourra désormais gratifier le site de relevés plus précis que ne le permettait l’appellation « sépulture individuelle ». A noter tout de même un changement important dans les communaux …. à l’initiative du Souvenir Français et pour faciliter l’entretien des tombes de Morts pour la France, de nombreux Carrés de corps restitués se créent, rassemblant les tombes éparses vouées à l’abandon. Et ce sont parfois même des ossuaires.
Alain GIROD