Tour de Nesle

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La tour et la porte de Nesle, d'après Viollet le Duc
Plaque d'information indiquant l'emplacement de l'ancienne Tour de Nesle, aujourd'hui au niveau de l'Institut de France, quai de Conti
Illustration de 1315, où apparaissent, un an après le scandale, Charles IV, Philippe V, Isabelle, Philippe le Bel, Louis X et Charles de Valois, frère du roi

La tour de Nesle, ou tour Philippe Hamelin, est une des quatre anciennes tours du coin de l'enceinte de Philippe Auguste.

Les tours du coin de l'enceinte de Philippe Auguste

À la limite de l'enceinte de Philippe Auguste avec la Seine, et afin de contrôler la navigation sur cette dernière à l'aide de chaînes, on avait 4 tours importantes, les tours du coin :

Description

Elle était située quai de Conti, la tour de Nesle servait à protéger l'accès à Paris par la Seine, elle fonctionnait avec la tour du coin du palais du Louvre située en face, sur la rive droite.

Elle est construite vers 1200 sous le nom de tour Hamelin, du nom d'un prévôt de l'époque, elle prend rapidement le nom de l'hôtel de Nesle situé à proximité, elle est détruite vers 1663 ou 1665 pour permettre la construction de la bibliothèque Mazarine et du collège des Quatre Nations.

La tour de Nesle n'est pas citée dans le Dit des rues de Paris de Guillot, elle était bien présente, et est reprise dans le plan du Paris de Guillot dressé sous la direction d'Edgar Mareuse, elle est donc classée dans les Lieu, monument ou bâtiment du Dit des rues de Paris.

L'affaire des princesses

L'affaire de la tour de Nesle est une affaire d'État au XIVe siècle impliquant les belles-filles de Philippe le Bel (1268-1314).

Philippe le Bel à 7 enfants, dont Louis X dit « le Hutin » (1289-1316), Philippe V dit « le Long » (ca 1292-1322) et Charles IV, dit « Charles le Bel » (1294-1328), qu'il marie avec trois princesses, Louis épouse Marguerite de Bourgogne (1290-1315), fille du duc de Bourgogne, Philippe épouse Jeanne de Bourgogne (ca 1291-1330), fille de Mahaut d'Artois et Charles épouse Blanche de Bourgogne (ca 1296-1326), également fille de Mahaut d'Artois.

En 1314 à l'occasion de la visite d'Édouard II, roi d'Angleterre, et de sa femme, Isabelle (ca 1295-1358), fille de Philippe le Bel, cette dernière, qui avait remarqué sur deux chevaliers, les frères d'Aunay, des bourses brodées identiques à celles offertes, par elle même en 1313, à deux de ses belles-sœurs, Marguerite et Blanche, décide d'en parler à papa qui ordonne une enquête.

L'enquête semble confirmer les faits. Arrêtés les frères d'Aunay sont soumis à la question et avouent, sous la torture, leur relation, depuis plusieurs années, avec les princesses, Philippe d'Aunay (ca 1293–1314) est l'amant de Marguerite et son frère Gauthier (ca 1290–1314) est l'amant de Blanche.

Ils sont condamnés pour crime de lèse-majesté, leur relation pouvait en effet jeter un doute sur la légitimité de la descendance royale. De fait Philippe d'Aunay a été soupçonné d'être le père de Jeanne II de Navarre (1311-1349) qui devra renoncer à la couronne pour suspicion de bâtardise.

Les « deux jeunes et biaux chevaliers » sont roués et écorchés vifs, émasculés, épandus de plomb soufré en ébullition, puis décapités, traînés à travers rues, et pendus au gibet durant des semaines jusqu'à y pourrir, leurs parties viriles sont jetées aux chiens.

Marguerite et Blanche sont tondues, habillées de bure et jetées au cachot, Jeanne est acquittée, faute de preuves, mais mise en résidence surveillée, et n'oublions pas qu'elle apporte la Franche-Comté en dot.

Ce fait historique va donner naissance à une légende, comme quoi une reine de France se serait livrée à grande débauche dans la Tour, et jetait ses amants dans la Seine. L'un aurait réussi à s'échapper et aurait tout dévoilé.

En 1316, Philippe V dit « le Long » accède au trône, Jeanne devient donc reine de France et Philippe lui offre la tour et l'hôtel de Nesle en 1319, elle s'y installe définitivement après la mort de Philippe V en 1322, dans son testament elle demande que l'hôtel de Nesle soit vendu et devienne un collège.

Voir aussi

Notes et références